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William Saliba, une montée en puissance pour finir en apothéose avec les Bleus ?

Julie Marchetti
William Saliba contre le Canada.
William Saliba contre le Canada.AFP
Devenu incontournable outre-Manche avec Arsenal, William Saliba est enfin rentré dans les plans de Didier Deschamps avant l'Euro 2024. Solide et en confiance, le défenseur de 23 ans pourrait enfin faire la différence au sein du tournoi en Allemagne et devenir un lieutenant privilégié du sélectionneur français.

"C’est important pour moi d’avoir des options différentes, de les tester". Didier Deschamps est passé à travers les mailles du filet de questions des journalistes concernant William Saliba et ses titularisations. Pourtant, après une quinzaine de matchs, le défenseur central a pris de l'expérience et assure désormais une solidité défensive des plus conséquentes d'Europe. En forme avant l'Euro, il promet une sérénité que Dayot Upamecano ou Ibrahima Konaté ne possèdent pas. 

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Deux ans de façonnage à Londres

Avant ce rassemblement de juin, Saliba ne comptait que 57 minutes sur le terrain avec l'équipe de France. La faute à une hiérarchie défavorable, mettant d'abord en lumière d'autres défenseurs centraux, mais aussi au fait qu'il n'avait jamais vraiment convaincu. Cependant, en club, son parcours est beaucoup plus reluisant. Parti de l'Olympique de Marseille pour arriver à Arsenal à l'été 2022, il a petit à petit pris du poids à Londres. Et ceci à 21 ans.

Ses deux années passées au sein du haut niveau anglais lui ont apporté une expérience non négligeable de la compétition, et une rigueur qui lui manquait. Indéboulonnable du XI de Mikel Arteta, il a largement contribué à la course pour le titre des Gunners. En effet, de par sa capacité à effectuer de bonnes sorties de balles et retour dans sa surface, il a fait reculer toutes les attaques de Premier League. Il possède également une bonne vision du jeu et entente avec ses coéquipiers. Ce dont il se serre pour mieux passer. Et, grâce à son mètre 92 et sa carrure d'envergure, il bloque les offensives adverses et impose un challenge physique non négligeable. Le tout, match après match. 

"Je sens que j'ai passé un cap en termes de régularité", a-t-il confié à l'Equipe le 7 juin dernier. Mais, parallèlement à cela, il reconnaît encore que son jeu est perfectible. Un fait logique étant donné qu'il n'en est encore qu'au début de sa carrière : "J'ai une marge de progression. Le coach (Mikel Arteta) me dit que parfois quand je rate deux ou trois passes, je baisse un peu la tête ensuite. Et il me dit que ça ne doit pas influer sur la suite de mon match. Ce qu'il y a de bien, c'est que je sais quand je ne suis pas bon. Et l'inverse aussi. Concernant la concentration, c'est beaucoup mieux. Avant, je pouvais faire un top match et une petite action, je dormais un peu. Là, ce n'est plus le cas. Je reste toujours en alerte".

En confiance pour garder la cage française à l'Euro

Etre alerte ne lui fera que gagner des points en équipe de France. Très peu utilisé par Deschamps depuis sa première sélection (mars 2022), ainsi que mis à mal par une blessure au dos, il tente désormais de faire de nouvelles preuves en Bleus. "Je n'ai pas encore eu de match référence. Je commence à être plus à l'aise, à avoir plus de confiance. Je sais que la concurrence est dense. Quand le coach fait appel à moi, je dois être performant et lui montrer que je veux être titulaire. Si, à l'Euro, j'ai du temps de jeu, j'espère répondre présent".

Dernièrement, néanmoins, Saliba est parvenu à s'imposer convenablement. D'abord durant 45 minutes face au Luxembourg (3-0), puis contre le Canada (0-0). Montant ainsi de plus en plus en puissance, il pourrait effectivement trouver sa place lors du tournoi estival. 

"Il sort d’une très grosse saison. Il a montré beaucoup de solidité. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer. C’est important pour moi de ne pas être confronté dans la compétition à une situation inédite, à faire face à quelque chose qu’on n’aura pas fait avant", a expliqué le sélectionneur français à la presse après le match contre les Canadiens. De quoi annoncer un bon été au natif de Bondy. Surtout lorsqu'on remarque que lors de ce même match, il a réussi 100% de ses duels aériens et tacles. 

A l'heure où ses coéquipiers perdent de leur rayonnement, lui brille avec éclat. L'Euro apparaît donc comme un idéal à conquérir et qui sait, peut-être que cela le transformera en facteur X pour avancer le plus loin dans la compétition. Même si, la tendance n'est pas forcément à l'aligner contre l'Autriche ce 17 juin.